Cercar en aquest blog

Compte enrere

6 de juny 2020

"À vous, unioniste, que je vois si convaincu !", article de Paco Martínez

Une des assemblées de base de l‘Assemblea Nacional Catalana*, l’assemblée des retraités, tient le blog où depuis le 15 mars 2020 est publié l‘article en espagnol «Unionista, a ti que te veo tan convencido», dont l’auteur est un ....

Cliquez ici , s'il faut, pour lire l'article entier.


...de ces environ deux millions et demi d’Espagnols que la Catalogne a accueillis pendant les trois décennies suivant la guerre « incivile » espagnole. L’article a attiré notre attention – surtout pour cette phrase : « Dites-moi en quoi je peux me sentir fier d’être Espagnol, s’il me suffit d’être Catalan pour savoir d’où je suis et d’où j’aime à dire que je viens », qui à elle seule résume la thèse de l’article – et fait l’objet maintenant de la présente traduction.

***

Source: https://jubilats.assemblea.cat/testimonials-de-jubilats/en-parlem/

À vous, unioniste, que je vois si convaincu !

Convainquez-moi de cesser d’être indépendantiste, de cesser de réclamer le droit d’autodétermination dont tous les peuples jouissent !

Faites-moi vibrer avec votre rêve et démontrez-moi qu’il est meilleur que le mien. Mais ne le faites pas moyennant des gardes civils (un corps militarisé), des lois, des juges, des militaires ou des rois. Faites-le avec des arguments.

Démontrez-moi en quoi une monarchie espagnole serait meilleure qu’une république catalane aux valeurs républicaines et une constitution du XXI siècle.

L’étendue du territoire n’est pas un argument pour moi.

Je ne souhaite pas appartenir à un vaste état, mais à un état qui garantirait les droits sociaux et ceux du travail, la liberté d’expression, de manifestation et de désobéissance civile pacifique, le droit de décider collectivement notre futur avec un référendum ; un état qui respecterait la langue propre de cette Nation et qui respecterait sa propre condition de Nation. Je ne souhaite pas être un grand état, pouvant être comme les Pays Bas.

Convainquez-moi ! Mais plutôt que me convaincre, faites que je souhaite devenir Espagnol. Dans un monde globalisé où je lis des libres d’auteurs étrangers, je vois des films étrangers et des séries étrangères, j’écoute des chansons en anglais et je consacre une partie très importante de mes économies à voyager à l’étranger, dites-moi en quoi je peux me sentir fier d’être Espagnol, s’il me suffit d’être Catalan pour savoir d’où je suis et d’où j’aime à dire que je viens.

Il vous sera difficile de me convaincre de continuer à être Espagnol, car pour cela je serais obligé d’oublier ─ et je ne crois pas que je puisse le faire avec le temps de vie restant, puisque je garde tout en mémoire, l’ayant vu de mes propres yeux ─ comment les troupes de la Garde Civile et de la Police Nationale3, envoyées en Catalogne par le Royaume d’Espagne, renversaient et battaient, avec acharnement et une bonne dose de haine, des femmes, des enfants et des personnes âgées, leur seul crime étant celui de vouloir voter et décider de leur futur.

Je ne peux oublier non plus la dette extérieure ; la précarité de l’emploi ; les réductions de la protection en droits sociaux ; le futur des pensions ; le nationalisme espagnol castrateur, répresseur, autoritaire. Lorsqu’un état s’est vu contraint d’étayer le mensonge, afin de ne pas gérer la vérité, cet état est devenu un état FONDAMENTALISTE.

Il vous sera difficile que je nie le potentiel de la Catalogne pour attirer des investisseurs, sa capacité d’exporter ses produits manufacturés dans le monde entier, son système universitaire, sa capacité à former des entrepreneurs, le talent et le courage d’investir son capital dans l’industrie catalane, dans ses ressources naturelles, dans sa capacité d’attirer du tourisme grâce au travail de ses bureaux à l’étranger ─ dont bénéficie, malgré ses critiques, toute l’Espagne ─ ; bref, sa richesse et son travail.

Le travail que nous sommes venus chercher ─ à plus de 2 400 000 ─ de plusieurs lieux d’Espagne car dans nos villages il n’y en avait pas, et ce entre les années quarante, cinquante et soixante, fuyant de la famine qui régnait et qui était le résultat de la guerre incivile ─ un coup d’état qui a duré trois ans ─, la seule guerre d’ailleurs que l’armée espagnole a gagné depuis la perte de ses colonies d’Amérique, portée contre son propre peuple aidée par Allemands, Italiens, Portugais et Marocains et protégée par le National-Catholicisme, qui survit en grande majorité dans l’actuelle Église espagnole.

Il vous sera difficile que j’enterre mes sentiments, puisque des millions de personnes en Catalogne partagent les mêmes espoirs que moi.

Il vous sera difficile de me convaincre que la monarchie est la meilleure forme d’état, alors qu’en plus d’avoir été mise en place par voie de tricherie, elle a été imposée par le dictateur Franco. Convainquez-moi qu’avec le peu de respect que le Royaume d’Espagne montre constamment pour les minorités, la seule population catalane (16 % du total espagnol) suffisse pour pouvoir changer la Constitution, qui leur empêche de donner une réponse à la question à laquelle 80 % des Catalans souhaitent répondre sur LE DROIT D’AUTODÉTERMINATION.

Convainquez-moi ! Ou du moins essayez-le ! Votre proposition devra être supérieure à la mienne, et je vous dis d’emblée, que pour ma part, la barre est placée très haut ; mettez-y tout votre potentiel de conviction, je vais vous écouter avec tout le respect que mérite votre sens d’appartenance.

Paco Martínez

***

MOTS-CLÉ : Catalogne, terre d’accueil ; droit d’autodétermination ; envie de liberté ; état fondamentaliste ; fierté espagnoliste nationaliste ; monarchie vs. république ; nationalisme autoritaire ; violence policière.

Introduction, mots-clés, notes et traduction de Miquel-Àngel Sànchez i Fèrriz <masferriz@masf.cat>.

 

* Note du Traducteur : le mouvement civique catalan dont le but est d’atteindre l’indépendance de la Catalogne.


***

Cap comentari:

Publica un comentari a l'entrada