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1 de des. 2020

« Le drame espagnol », un article de Toni Brosa sur les attitudes espagnoles concernant la diversité linguistique (21 NOV 2020)

« Le drame espagnol », un article de Toni Brosa sur les attitudes espagnoles concernant la diversité linguistique (21 NOV 2020)

Traduit par Miquel-Àngel Sànchez Fèrriz et révisé par Anyeline Genicot. 

Trouvez ici    l’article en entier ici

Article original : https://www.elpuntavui.cat/opinio/article/8-articles/1882740-el-drama-espanyol.html

Le drame espagnol

Toni Brosa - tbrosa@elpuntavui.cat / @ToniBrosa

« Un pays qui adopte huit lois sur l’éducation en quarante ans et qui interdit de parler ses propres langues est un pays qui ne se supporte pas lui-même »

Que peut-on dire d’un pays qui conçoit majoritairement l’éducation de ses jeunes non pas comme un outil d’enrichissement individuel et de progrès social, sinon comme une arme d’endoctrinement idéologique ?

Que peut-on dire d’un pays qui a eu sept présidents du gouvernement en quarante ans de démocratie, mais qui est sur le point d’approuver sa huitième loi sur l’éducation ?

Que peut-on dire d’une classe politique incapable de se comporter en bon père de famille et qui ne pense pas aux citoyens lorsqu’il s’agit d’un sujet clé comme celui-ci, au point qu’elle travaille déjà sur la huitième réforme de la loi sur l’éducation ?

En effet, c’est un drame. Mais n’allez pas penser que quelqu’un a haussé le ton pour défendre les citoyens, les enfants, pour leurs futures compétences, pour la qualité de l’enseignement. Certainement pas !

Le ton est monté seulement parce que, contrairement à la loi Wert, dit « l’espagnolisateur d’enfants », la loi Celaá n’impose pas le castillan comme langue véhiculaire de l’enseignement.

À partir de là, le cirque habituel. Pablo Casado, indigné, mettant en place une collecte de signatures et introduisant un recours à la Cour constitutionnelle contre la nouvelle loi ; Alfonso Guerra, horrifié, dénonçant que le castillan est poursuivi en Catalogne, et la Real Academia Española, très tracassée, encore que l’on ne sache pas trop bien si c’est pour les quasi 500 millions d’hispanophones ou pour leur présumé « manque de protection » légale. Encore un drame !

Et que pensez-vous du fait que l’État espagnol ait à interdire – oui, interdire – de parler en catalan, basque ou galicien au sein du Congrès ou du Sénat, comme cela s’est passé cette semaine (et en d’autres occasions) avec des députés de ces trois communautés linguistiques… ?

Ou du fait que le propre État espagnol ait à censurer l’utilisation du catalan, l’une des langues parlées dans son territoire, au sein du Parlement et des autres institutions européennes ?

Quel drame, un pays qui ne sait pas se supporter lui-même comme il est : plurinational et plurilingue, avec toute la richesse que cela comporte, et cela parce qu’il ne se voit que castillan et exclusivement en castillan.

Quel drame, une coexistence basée à piétiner sans relâche la langue de millions de citoyens.





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